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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/70

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le p’tit gars du colon

sa vilaine toux lui déchirait la poitrine. Elle n’en peut plus… Oh ! tout cela, quelle pitié !

∗∗∗

— François…

Une main s’est posée sur son épaule ; une voix très connue l’appelle ; il se relève :

— Monsieur le curé.

— Oui, mon ami, je viens visiter ta chère femme.

Le prêtre se penche un peu sur la malade.

— Eh bien ! mon enfant ?

Il cache son émotion, pour le mari qui voudrait un espoir qu’il ne peut donner. L’ombre de la chambre est complice : l’homme n’aura pas vu sur les traits du visiteur l’arrêt fatal.

La Providence envoie son ministre vers cette chrétienne pour préparer le grand départ.

— Priez, dit-il au mari ; priez, vous aussi, mes petits amis, car les enfants se sont glissés près du lit ; et si vous voulez, laissez-moi causer un peu avec votre maman.

Ils se retirent ; ils ont compris que l’heure de l’espérance ne remontera plus.

La malade, remise de sa crise, sept ou huit paroles l’avaient épuisée, sourit au prêtre ; elle est heureuse d’être encouragée, de s’humilier encore, toute con-