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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/74

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le p’tit gars du colon

Dieu, dans sa miséricorde toute de bonté, âme faible, te remette tes péchés ».

La cérémonie impressionnante s’achevait, lorsque la malade prononça clairement, d’une voix qui sembla de la santé revenue :

— Je suis heureuse ; ayez confiance.

Le soleil inondait la campagne de belles clartés quand Monsieur le Curé repartit dans la voiture de François Gaudreau.

∗∗∗

Les deux aînés s’en furent, à la pièce du seigle fauché, retourner les gerbes que la chaleur inespérée de ce matin radieux sécherait rapidement. Il y avait apparence de temps serein pour quelques jours. Il fallait se hâter de recueillir ce qu’on pourrait de la moisson compromise.

Le petit Eugène et François restaient au logis pour soigner leur chère maman. Elle venait de s’endormir ; les enfants, sur la pointe des pieds, se fâchant du moindre bruit, rangeaient la petite table, pliaient gauchement la nappe blanche.

Ils n’osaient parler pour ne point éveiller la malade ; pourtant, que leurs jeunes cœurs étaient pleins à déborder ! Ils pensaient : « Va-t-elle guérir ? Elle guérirait, si Jésus le voulait ; et pour qu’il le veuille, le bon Jésus, que va-t-on lui offrir ? »

Petit Eugène sourit doucement ; il sort.