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Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/289

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en Chirurgie.

vrer promptement en leur adminiſtrant ce remede avec la prudence & l’habileté que demande ſon uſage. La fougue du levain vérolique ſe trouvant calmée par ces remedes communs, mais ce même levain n’étant pas détruit radicalement, il eſt toujours en état de ſe réveiller dans la ſuite, & de cauſer des ſymptômes encore plus fâcheux que les premiers, de même qu’une lumiere mal éteinte eſt capable d’occaſionner un grand incendie.

Au ſurplus, la Vérole récente ſe guérit beaucoup plus facilement que celle qui eſt invétérée ; parce que la premiere n’attaque pour l’ordinaire que l’extérieur du corps, & que l’autre a pénétré ſes parties les plus intimes.

Ceux qui ſont attaqués pour la premiere fois de cette maladie, en guériſſent plus aiſément que ceux qui en ont déjà été traités ; parce que le virus a fait chez ceux-ci une plus forte impreſſion. Outre cela, la Vérole eſt plus aiſément guérie pendant l’été, que durant l’hyver.

Quand les os du nez ſont cariés, & que les malades ont la fiévre lente, la maladie eſt très-difficile ; parce qu’on a lieu d’appréhender qu’elle n’ait attaqué le cerveau ou ſes membranes. Les vertiges, l’épilepſie, la ſurdité, l’aveuglement, qui ſurviennent aux véroles, ſont des ſymptômes très-fâcheux, parce qu’ils dénotent que la virulence s’eſt communiquée juſqu’au cerveau.