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L’EMPIRE SONGHOÏ

cruauté à l’égard du malheureux et glorieux vieillard lui-même. Tandis que Moussa l’avait laissé tranquillement dans le palais du gouvernement, à Gaô, Bankouri l’en chassa et le relégua dans la petite île de Kankaka, à l’ouest de la ville, « où les grenouilles sautaient autour de lui ».

Il exerça, paraît-il, le pouvoir avec magnificence. Sa cour était brillante, et il s’entourait de dignitaires nombreux. On y portait des vêtements précieux, et la musique y était fort en honneur : un corps d’esclaves chanteurs fut créé.

DIENNÉ : UNE PLACE.

Bankouri ayant commis l’imprudence de menacer le vice-roi de Dandi, celui-ci le déposa et proclama roi Askia Ismael (1537). Les motifs qui décidèrent celui-ci à accepter le pouvoir sont aussi divers que bizarres : « Je n’ai pas voulu refuser cet honneur, déclara-t-il, pour trois raisons : tirer mon père de Ja détresse dans laquelle il se trouve ; faire reprendre à mes sœurs le voile que Bankouri leur a fait quitter ; et faire cesser les cris de Yan-Mara, l’une des cent autruches femelles qui se