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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

de sacs qu’embarquent les grands bateaux pansus. Des bateliers et des voyageurs économes campent un peu partout. À travers les rues, c’est un continuel va-et-vient de débardeurs, d’ânes, de chameaux. Des convois arrivent de Tombouctou chercher les marchandises, et des nomades du désert amènent du bétail pour l’échanger contre des approvisionnements nouveaux. Deux chiffres du reste préciseront l’intensité de ce mouvement : pour 1,200 habitants fixes que compte la ville, elle a une population flottante de 1,000 étrangers.

SUR LES QUAIS DE KABARA.

Kabara n’est pas seule à servir de débarcadère et de dock à Tombouctou. Elle partage ce double rôle avec deux autres ports, ne pouvant le remplir que pendant un temps limité chaque année, de novembre à mars, quand les eaux sont hautes.

Au moment de la crue maxima (janvier) les eaux envahissent et suivent deux dépressions à l’extrémité de la dune de Kabara, passent derrière celle-ci et pénètrent à 10 et 14 kilomètres au milieu des sables. L’un de ces débordements, le plus petit, qui se dirige vers l’ouest et prend le nom de marigot de Kabara, forme une voie navigable et conduit jusqu’à Tombouctou. On cite des années où, comme en 1894, la crue fut si forte que les grandes embarcations de trente tonnes