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À TRAVERS LES SIÈCLES

d’autre part, l’émigration des petits concurrents leur permettait d’augmenter leurs affaires et leurs bénéfices.

Cependant on ne s’habitue guère à être pillé et maltraité, même en échange de compensations. Alors pour ne plus être dépouillé en pleine rue, pour ne pas voir sa maison envahie, bouleversée, ensanglantée, l’habitant s’imposa une existence nouvelle, transforma ses vêtements et sa demeure, maquilla sa vie et sa ville.

SOUDANAIS AVEC LA « DISSA ».

Ayant cessé d’être Tombouctou la Grande, elle devint ce qu’elle n’avait Jamais été jusqu’alors : Tombouctou la Mystérieuse.

Au lieu de turbans blancs, massifs et imposants, ou de beaux turbans sombres de Haoussa, en tissu scintillant comme du mica, la population ne se coiffa plus que de loques peu tentantes ou de bonnets sans prix. De vieilles savates se substituèrent aux bottes des hommes en fin cuir rouge, brodées de soie, et aux fraîches babouches jaunes des femmes, Les cafe-