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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

la secte malékite, en s’appuyant d’ailleurs sur les décisions contenues dans les meilleurs ouvrages des jurisconsultes arabes alors connus. Ils procédaient aussi aux inventaires des successions et à leur partage, et remplissaient l’office d’avocats. Mais bien peu bornaient là leur activité. Les magistrats, comme les prêtres, empiétaient volontiers sur le domaine de leurs confrères qui s’adonnaient à l’enseignement.

TOMBEAU D’UN SAINT.

Les savants de Tombouctou et leur science ne le cédaient en rien à ses saints et à leurs miracles. Certains, au cours de voyages qu’ils firent dans les universités étrangères de Fez, de Tunis, du Caire, pour agrandir le cercle de leurs connaissances, « étonnèrent les plus grands savants de l’Islam par leur érudition ». Ces nègres marchaient de pair avec les autres docteurs arabes, puisque nous en voyons s’installer au Maroc et même en Égypte, et y ouvrir des cours. En revanche, les savants étrangers n’étaient pas toujours assez capables pour professer à Sankoré. « Un célèbre jurisconsulte du Hedjaz