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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/14

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pli que quand il a ramené la pensée de son original à une phrase française parfaitement correcte. Si l’œuvre qu’il traduit est très-éloignée de nos habitudes d’esprit, il est inévitable que sa traduction offre, malgré tous ses efforts, des traits singuliers, des tours peu conformes à notre goût, des particularités qui demandent explication ; mais ce qui lui est absolument interdit, c’est une faute contre les règles obligatoires de la langue. Certes, je ne me flatte point d’avoir atteint ce degré de perfection ; j’énonce seulement ici le programme que je me suis imposé et dont on doit tenir compte pour apprécier les difficultés contre lesquelles j’ai eu à lutter. Il m’eût été bien plus facile d’être littéral ; mais aurais-je été réellement fidèle si, en traduisant une œuvre admirable, j’avais donné lieu à cette question qu’on s’adresse si souvent en lisant les anciennes versions des livres hébreux : Comment se fait-il que l’auteur de ce beau livre n’eût pas le sens commun ?