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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/231

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Tu m’avais fait monter sur les ailes du vent,
Et tu me fais fondre au souffle de l’orage.

Car je le sais, tu me mènes à la mort,
Au rendez-vous de tous les vivants.



    Vaines prières !., il étend sa main ;
A quoi bon protester contre ses coups ?

Que me sert-il d’avoir pleuré avec l’infortuné.
D’avoir eu de la compassion pour le pauvre ?

J’attendais le bonheur, le malheur m’est échu ;
J’espérais la lumière, les ténèbres sont venues.

Mes entrailles bouillonnent sans relâche,
Les jours du malheur ont fondu sur moi.

Je marche tout noirci, mais non par le soleil ;
Je me lève dans l’assemblée du peuple, et je crie.