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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/105

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la danse macabre

 L’énigme qui fait ton supplice
 Et ta délice avec, hélas !

Maîtrise des deux mains la révolte des cuisses,
Plonge ton sceptre d’homme en ce ventre tendu
 Qui remue ainsi qu’une vague,
 Ô dérisoire souverain :
 Cherche le cœur et cherche en vain !

Vide-toi tout entier comme un dieu frénétique
Dans le calice qui déborde et veut encore.
 Tu sentiras sous la délice
 Qui te survit comme un remords,
 Sourdre le spasme de la mort !

— Presse mon cœur, presse mon corps !

 — Tu as l’air d’une morte
 Quand tu viens de jouir,
 Faible femme, et si forte,
 Hors devant ton plaisir !

 Ton cœur presque s’arrête,
 Tes yeux sont chavirés,
 Tu as l’air d’une bête
 Qu’on viendrait de saigner,

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