Aller au contenu

Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
la danse macabre


Le cul-de-jatte bondit, hurlant : — Me voici !
Et si vélocement sur son membre élastique
Qu’il semble être ça même honteusement grossi :
 — Sur ton cœur danse, danse, danse,
 Toute espérance est en l’amour,
 Amour est mort et délivrance :
 Que tout s’effondre tour à tour,
 Hourra !

 Il tourne comme une toupie.
Et l’océan des morts un instant se balance,
 Puis d’un seul mouvement s’élance,
 Et tourbillonne en gémissant : — Amour,
Amour délivre-nous de l’horreur de la vie :
 Bonheur, amour, folie.
 Désir, transe, plaisir !
 Un vertige est la vie.
 Tournons jusqu’à mourir !

Le Juif Errant galope en tête, et cabriole,
Et tournant à son tour, fantastique toupie,
L’archet noir sur son noir violon vole et vole,
Et la vipère au cœur le larde sans répit :
 — Eritis, tis, tis.
 Eritis sicut Dii !

— Amour délivre-nous du tourment de la vie.
Amour tyran des dieux et des hommes, amour,

— 123 —