Trois à trois, deux à deux, trois à trois, une à une
Jeunes filles brunes,
Jeunes filles blondes,
Bondissent en rondes :
— Voici le mois de Mai, istra, istra, istra-la-la,
Voici le mois de Mai, faut marier vos filles !
Un vieux poète, ivrogne et chauve, s égosille :
— L’univers apaisé s’ouvre en immense fleur
D’où la santé des sexes s’irradie ;
La sainte affre d’aimer écartèle les cœurs :
Impérial été, lève ta voix bénie,
Et que fasse une seule fleur
Tout l’univers apaisé !
Le chœur des jeunes épousées :
— Mon beau rosier j’ai arrosé,
Mon beau rosier j’ai arrosé :
Il fleurira au mois de Mai ! —
Le roi Louis XV, vieux, et toujours bien-aimé :
— Pourquoi faut-il donc que les belles
M’induisent encore en émoi,
Et qu’elles restent tout pour moi
Quand je ne puis plus rien pour elles !
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la danse macabre
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