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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/47

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la danse macabre


Mercure les pourchasse avec son caducée :

 — Langoureusement enlacés
 Les couples sans rien voir tournoient,
 Et la Mort dit : C’est assez.
 Êperdûment enlacés,
 Tournent la Mort et l’Amour. —

Un squelette pochard plein de jus de bouteille :

 — Et la terre tourne, tourne.
 Tourne, tourne, tourne, tourne…

Un âne à pince-nez approuve des oreilles :

 — La terre tourne, tourne, tourne,
 Elle tourne autour du soleil ! —

La cloche bat et bat comme une obsession :

— Je tonne et c’est la voix du maître qui t’appelle.
Tes joies je les martèle et tes deuils sous mes bonds ;
J’avertis les vivants, j’endors les moribonds.
Et j’éveille les morts à la vie éternelle. —

Vincent porte Mireille et l’adjure tout bas :

 — Ô Magali ma tant aimée,
 Image inerte entre mes bras,

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