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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/12

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SUR LE SOL D'ALSACE

semparée, accueillit avec joie les prévenances de cette famille, gracieuse pour elle. Elle secoua les souvenirs d’Alsace dont sa vieille Marianne l’imprégnait, et sans y penser, glissa dans l’intimité des Streicher. Elle y rencontra Herbert Ilstein.

Marianne eut alors de la méfiance ; elle essaya de la détourner de cette demeure et lui suggéra l’idée d’aller habiter la France. Mais Louise s’affola devant cette perspective. Un déchirement la secouait en songeant au logis aimé qu’elle quitterait, aux tombes chères qu’elle abandonnerait. Le passé la retint de toute sa force.

Elle ne crut pas profaner le seuil de la maison ancestrale en accueillant Herbert Ilstein comme un fiancé. Le sacrilège lui eut paru plus grand en se désaississant du vieux château auquel son père tenait tant.

Marianne fut bouleversée quand Louise lui communiqua sa décision et elle implora sa jeune maîtresse avec cette familiarité permise aux vieux serviteurs :

— Louise, vous ne ferez pas cela !… Cet Herbert Ilstein ne peut vous plaire !… Il ne peut