Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
SUR LE SOL D’ALSACE

— Que tu les parais peu !… nos Allemandes multiplient leur épaisseur et leurs cheveux blancs à cet âge !… Les Alsaciennes ont plus de coquetterie, et cependant je veux que ma femme soit de ma race… nous nous entendrons mieux…

Il rit légèrement et prit congé d’elle pour aller à Saverne.

Elle resta là, dans le jardin, pendant plus d’une heure, les yeux inclinés vers la terre…

Le lendemain, Clara Bergmann vint la voir, sans Elsa. Sa physionomie riante prenait des airs mystérieux, et sitôt qu’elle fut seule avec Louise, elle dit :

— Devine un peu ce qui se passe ?

— Où ?

— Chez toi… chez moi !

— Que veux-tu dire ?

— Eh bien ! Wilhelm est amoureux d’Elsa !…

Alors, tout de suite, Louise s’expliqua les rêveries du jeune homme :

— Amoureux d’Elsa ?… Elle te l’a dit ?

— Crois-tu que ces choses-là se racontent ainsi ? répliqua Clara tout exultante, et le beau secret avec sa poésie, qu’en ferais-tu ?… Je l’ai