Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
SUR LE SOL D’ALSACE

d’attentions et insistait gentiment, mais obstinément, pour la servir avec abondance.

Sa mère riait malicieusement du côté de Louise et semblait dire :

— Elle est gentille, n’est-ce pas ?… bien que cette gentillesse soit intéressée… Nous connaissons ces manèges…

On se sépara.

Le ciel brillait d’un éclat bleu. Les étoiles paraissaient innombrables et accessibles. Leurs pétillements remplissaient les cieux d’étincelles. La Grande Ourse faisait sa promenade éternelle autour de l’étoile polaire, en regardant mélancoliquement l’abîme par-delà l’horizon, qu’elle ne franchit jamais. La lune joyeuse luttait d’éblouissement avec la neige qui recouvrait la terre.

La voiture avançait lentement. Fritz, assis en face de son père et de sa mère, regardait par la portière la blancheur bleutée sur laquelle les arbres se découpaient nettement.

M. Ilstein, très en verve, le questionnait sur sa vie à Carlsruhe ; mais il n’en put obtenir que des appréciations vagues. Il finit par changer