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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/166

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SUR LE SOL D’ALSACE

rait lieu que dans quelques mois ; il repartirait ensuite pour accomplir son volontariat d’un an. Elle allait le voir en artilleur allemand ! Cette image la terrifia… elle l’éloigna pour en chercher d’autres, plus douces…

Elsa était venue beaucoup la voir.

Mme Hürting, par des messages quotidiens, s’était tenue au courant de sa santé, mais elle n’avait pu venir elle-même, prétextant l’hiver et son grand âge.

Herbert se montrait prévenant, inquiet aussi. Plusieurs fois, il était rentré de bonne heure à Greifenstein, sans redescendre ensuite à la brasserie. Maintenant, il reprenait ses habitudes.

Wilhelm, dans de longues lettres, témoignait son affection ; il s’ingéniait à distraire sa mère en lui racontant ce qu’il faisait. Il parlait de ses promenades à Paris. Aucune admiration ne perçait dans ses lignes, mais nulle critique non plus. Louise sentait qu’il agissait ainsi à dessein.


Un vol de cigognes passa. Des clappements de bec emplirent le ciel. Les ailes déployées formaient des ombres sur le sol ; les pattes rouges,