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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/167

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SUR LE SOL D’ALSACE

tendues, tranchaient sur les ventres blancs.

Le printemps était vraiment là… Louise se sentit heureuse.

Tout à coup, la voiture déboucha de l’avenue. Louise s’avança rapidement, la respiration précipitée à cause de sa faiblesse, et bientôt Fritz fut dans ses bras.

— Chère maman !

— Mon fils !… comme tu as grandi !

Enlacés, ils se regardaient. Fritz prenait un ton décidé qui effarait Louise ; elle croyait le revoir un peu enfant et en trois mois elle retrouvait soudain un jeune homme.

La voix pleine d’assurance résonna :

— Et Marianne ?

— Elle va bien… tu vas la voir… Tu ne me demandes pas de nouvelles de ton père ?…

— Je l’ai salué en passant…

Et le ton de Fritz sonna, moins clair. Louise en perçut la nuance :

— Alors, tu as été si malade ?… reprenait Fritz avec sollicitude… mais pourquoi ?…

— Laissons tout cela… mon cher petit, je vais mieux… je vais bien…