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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/192

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SUR LE SOL D’ALSACE

Elle ne put faire un pas, son cœur s’arrêtant de battre. Ses bras se tendirent dans un geste suprême pendant que ses lèvres exhalaient un grand gémissement. Elle tomba en avant, contre le mur où sonna son front. Et, entraînant son corps, ses pieds glissèrent sur le plancher ciré où sa face s’écrasa.

Elle était morte.

Son large nœud touchait la terre comme deux ailes brisées.


Les jours qui suivirent furent pour Louise un atroce cauchemar. Elle s’accusait. Les remords et les regrets se confondaient en elle, ajoutés à une impression de solitude.

Accoutumée à voir Marianne sans cesse près d’elle, à lui confier une part de ses ennuis, elle ne pouvait se rendre à l’évidence de cette séparation brutale.

Toute désemparée, la pensée ailleurs, elle allait et venait comme un automate, s’attendant à voir Marianne apparaître devant elle. Dans ses oreilles, bruissait constamment le son de sa voix.