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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/194

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SUR LE SOL D’ALSACE

çait évoquaient en elle des souvenirs plus précis. Des réminiscences lui arrivaient comme des voix entendues, il lui semblait, depuis un nombre infini d’années.

Elle demandait surtout, sans se lasser, à sa vieille amie, l’arrivée de Marianne chez elle. Avidement, elle sollicitait les détails où ses remords revivaient. Mais elle repartait apaisée parce qu’elle en souffrait et aussi parce que Mme Hürting lui assurait que Marianne avait supporté ce triste événement avec énergie et que le bonheur de la revoir avait déterminé, seul, cette rupture d’anévrisme.

Louise ne pouvait s’empêcher d’admirer cette vaillance qui avait supporté la guerre, la défaite, l’annexion, la mort de ses maîtres, tant de douleurs sans une compensation et qui mourait d’une joie… d’une pauvre petite joie…


D’autres jours, elle allait chez Mme Bergmann. Là, tous ses souvenirs s’envolaient forcément. Marianne ne comptait pas plus, dans cette maison, qu’un vieux meuble usagé, qu’il fallait s’attendre à remplacer.