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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/195

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SUR LE SOL D’ALSACE

Louise, un moment, essaya d’espacer ses visites, mais Clara se rapprocha, plus gracieuse encore, redoublant de flatteries ingénieuses.

Elsa, d’ailleurs, avec sa ténacité tranquille, veillait à l’harmonie de cette amitié, et la resserrait par des attentions adroites. À tout propos elle venait demander conseil à Mme Ilstein sur quelque ouvrage féminin. Elle vantait le bon goût de Louise et, par moments, s’abaissait, dans son désir de plaire, à le qualifier de « supérieurement français ».

Elle savait, par divination, faire vibrer ainsi les fibres intimes de l’amie de sa mère.

Louise s’intéressait à elle parce que son fils l’aimait. Intriguée, elle l’étudiait, cherchant son point faible et sa plus haute qualité. Habilement, Elsa déjouait ses observations.

Faisant son profit des moindres mots de Mme Ilstein, elle essayait de se modeler sur l’idéal qu’elle entrevoyait dans cet esprit dont elle ne pouvait comprendre entièrement les délicatesses paralysées par la pression allemande.

Seule avec sa mère, elle s’étonnait de la per-