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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/198

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SUR LE SOL D’ALSACE

père soucieux, sans qu’elle devinât pourquoi… Elle savait maintenant !…

Puis, quand Elsa plaquait le dernier accord, elle se réveillait comme d’un rêve profond et s’effarait en songeant qu’elle avait devant elle la fiancée de son fils…

Parfois aussi, elles se rendaient toutes trois dans un cercle de dames. Louise y voyait défiler toute la société immigrée. Bien qu’elle n’y parût plus bien souvent depuis son mariage, on accueillait Mme Ilstein avec de grandes démonstrations d’amabilité.

Les visages vieillissaient, mais les commérages rajeunissaient tous les yeux souriants. On s’épiait dans l’attente d’un fait imprévu qui servirait de thème.

On s’asseyait devant les mêmes tables ; on dégustait toujours le café au lait savoureux ; quelques innovatrices demandaient du thé par snobisme, mais elles avaient pris déjà leur café chez elles. Dans le breuvage de Chine, elles mettaient beaucoup de lait et l’accompagnaient de tartines de crème d’anchois.

On s’installait avec des bruits aigus de