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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/199

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SUR LE SOL D’ALSACE

chaises qui glissent, avec des exclamations chantantes de surprise. Bientôt les conversations, de générales, devenaient particulières.

On se groupait par sympathies. Des chuchotements bourdonnaient dans la salle. Les visages se tendaient, les coudes s’appuyaient sur les nappes de couleur, les joues s’échauffaient… Les piles de petits pains diminuaient…

Un rire éclatant couvrait de temps à autre les murmures. Il bondissait dans la salle en éperonnant la curiosité. Chacun s’arrêtait de parler en cherchant des yeux la rieuse, cependant qu’une voix emportée par son élan trouait le silence pour s’interrompre brusquement :

— On dit que Madame la…

La phrase suspendue planait sur tous les tympans largement ouverts, mais elle ne retombait que dans l’oreille de l’intime, au milieu du brouhaha qui se reformait…