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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/20

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SUR LE SOL D’ALSACE

dans la tradition, qui venaient ajouter des monstres nouveaux aux monstres anciens. La même foi les guidait et sans doute, ils attendaient les mêmes miracles.

Les crapauds béants, les pattes ramassées comme pour un saut, semblaient happer le soleil. Les enluminures vives des statuettes frustes éclaircissaient encore le jour de printemps chaud comme un été.

Louise reprenait le sentier contournant la grotte pour rentrer chez elle quand elle entendit des pas pressés. Bientôt Herbert Ilstein fut à ses côtés. Elle rougit en le saluant. Dans un allemand très doux du Hanovre, il dit :

— Me permettez-vous, mademoiselle, de vous accompagner ?

Tout de suite, elle comprit que de cet entretien sortiraient, confondus, leurs deux avenirs. Ce fut très émue qu’elle répondit, s’efforçant au bon allemand que son accent d’Alsacienne rendait hésitant :

— Vous le pouvez, monsieur…

Ils s’engagèrent dans le chemin délicieux qui mène à Greifenstein. Le sentier à travers bois