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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/21

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SUR LE SOL D’ALSACE

conviait aux aveux. Les bourgeons d’un vert gris, les feuilles développées, d’un vert tendre, formaient une exquise tonalité. Le chemin s’ouvrait devant eux, baigné par de larges rayons de lumière. Un couple se profilait dans le lointain. Louise fut troublée. Herbert rompit cet embarras en disant :

— Ce pèlerinage est fort curieux !… toutes ces offrandes superstitieuses survivant au paganisme…

Louise interrompit très vite, inconsciente du léger pédantisme trahi par ses paroles :

— On les a défendues en 1758, mais elles ont survécu…

— Oui, répliqua Herbert, le cardinal de Rohan s’est trouvé impuissant devant l’ascendant qu’exerce sur les esprits le poids de la tradition à travers les âges… Elle revit, s’éteint et survit… Les âmes changent, les mœurs varient, mais la Foi transmise de père en fils se renouvelle et attend le même miracle avec la même offrande…

— Oui… tout se transmet, faible ou fort, tôt ou tard…, répondit Louise songeuse.