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SUR LE SOL D’ALSACE

Il salua son père d’un geste aisé, puis embrassa sa mère avec une tendresse contenue. Les questions se multiplièrent, se croisèrent sans suite. Le jeune homme essayait de répondre à toutes avec ordre. Fritz le regardait et le trouvait élégant et beau. Tout en ressemblant à son père, il n’avait pas son aspect orgueilleux. Un air souriant donnait à son visage une expression affable.

Louise l’admirait. Une émotion la traversait de lui voir une allure si ferme et des mouvements où perçait déjà une autorité consciente. Il s’inquiétait de chacun d’eux avec sollicitude et plus particulièrement de sa mère. Il eut une parole profonde de regret pour Marianne et Louise en fut très touchée.

Ils entrèrent dans la maison et Wilhelm respira l’air de la vieille demeure. Il l’aspira avec force, comme s’il voulait faire entrer dans ses poumons d’un seul jet toute l’atmosphère familiale, dont il se trouvait sevré depuis un an.

Son père lui dit :

— Va te débarrasser de la poussière du voyage et rejoins-nous dans la salle à manger. Je dîne