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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/205

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SUR LE SOL D’ALSACE

ici ce soir avec toi, puis nous irons à la brasserie…

Wilhelm s’inclina :

— Bien, mon père…

Il sentit que rien n’était changé.

Il se dirigea vers sa chambre et, se ravisant, il demanda, se tournant du côté de sa mère :

— Ne veux-tu pas m’accompagner ?

Elle le suivit, empressée, heureuse de cette préférence. Il lui prit le bras affectueusement :

— Ma chère maman…

— Mon fils !…

Ce grand jeune homme lui en imposait légèrement parce qu’il avait, sur lui, l’air et le reflet de la France ; il s’était trempé dans cet élément familier à tous ses aïeux et, pour cela, il se rapprochait encore plus de son cœur. Elle répéta :

— Mon fils !…

Avec spontanéité, il dit :

— Il faut la joie du retour pour effacer le mal du départ…

Puis, tout en se rafraîchissant le visage, il parla gaîment de choses diverses. Parfois, il faisait des pauses entre les phrases comme si une