Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
202
SUR LE SOL D’ALSACE

question qu’il retenait l’empêchait de poursuivre. Enfin, il lança dans une indifférence feinte :

— Et les Bergmann ?

Et Louise comprit que c’était dans ce but seul qu’il l’avait entraînée.

Son cœur se serra. Elle fit attendre un peu sa réponse… Avec anxiété, il leva les yeux vers elle, le geste en suspens…

Alors, vite, pour ne pas l’inquiéter, elle en parla… La figure de Wilhelm se détendait, à mesure que sa mère ajoutait des détails. Elle voyait son visage se transfigurer et, pour le rendre heureux complètement, elle s’attarda sur le charme d’Elsa et ses manières avenantes.

Il cachait son trouble en détournant la tête, sous prétexte de prendre un objet dans sa trousse. Quand elle le regardait maintenant, elle remarquait sur ses lèvres le sourire involontaire de ceux qui ont du bonheur plein l’âme, mais qui mettent du respect humain à le dissimuler.

Fritz entra et la conversation prit un autre tour. Les deux frères s’interrogèrent mutuellement sur leur vie d’étudiants. Louise les écou-