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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/211

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SUR LE SOL D’ALSACE

fraudé ; toi seul, mon père, en auras toute la gloire, car on devinera que tu l’as fait agir…

Louise, effrayée par cette riposte inattendue, courbait la tête dans l’effroi de ce qui allait survenir.

M. Ilstein ne put rien dire, suffoqué par cette jeune audace qui dévoilait si exactement les sentiments intimes qui l’animaient. La rage l’aveugla… sa main frappa la joue de Fritz… Celui-ci se leva d’un bond :

— Mon père !… cria-t-il. Ses lèvres tremblaient et ses yeux agrandis par la révolte, assombrissaient de trous larges sa figure convulsée.

Son père, d’un geste, lui montra la porte.

L’enfant sortit.

Louise essuya des larmes. Wilhelm, le front penché, ramassait machinalement les pétales odorants dont une rose, de son côté, avait jonché la nappe.

M. Ilstein, satisfait et calmé de son acte de violence, dit :

— Ce petit a trop de sang français dans les veines ; il est vif comme la poudre et frondeur comme pas un !