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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/216

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SUR LE SOL D’ALSACE

toutes parts et c’est le meilleur moyen d’en imposer aux hommes, si ce n’est pas celui de s’en faire aimer… À mon avis, il faut enfermer les intelligences dans des règles qu’un cerveau seul gouverne. Entravons donc la liberté pour empêcher l’essor des esprits mal éclairés qui prennent pour des réalités les chimères inaccessibles… La discipline familiale forme les hommes… En France, elle n’existe pas… Une fraternité presque choquante règne entre les ascendants et les descendants… Les rapports sont gais, affables… une ironie amicale flotte sur tous les propos… On croirait à les voir, qu’ils sont désunis… non… ils appellent cela : être libres… Cet esprit règne partout… Mais, par exemple, quand un ennui leur survient, tout change… On sent alors combien leur harmonie est parfaite, indestructible… À ces moments-là… je les comprenais… je les admirais… mais d’autres fois… j’avoue que j’étais complètement dérouté…

— Oui… ils sont plutôt légers…

— Non… c’est l’opinion que nous avons d’eux, parce qu’ils se calomnient en riant, d’un rire que nous ne comprenons pas… Et nous fai-