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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/217

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SUR LE SOL D’ALSACE

sons un retour sur nous-mêmes qui disons gravement nos qualités en les exaltant… Notre méthode est bonne parce que nous finissons par acquérir ces qualités à force de persuasion… notre valeur s’en augmente en fortifiant notre patriotisme…

— C’est vrai !… appuya M. Ilstein, radieux. Nous allons poursuivre cette discussion à la brasserie, termina-t-il en se levant… Tu retrouveras là tous nos habitués.

Wilhelm, avant de le suivre, chercha sa mère pour lui dire bonsoir. Il la trouva dans la chambre de Fritz, cherchant à le consoler. Celui-ci disait presque bas des paroles que Wilhelm n’entendit pas. À la vue de son frère, il se tut. Ses traits, de sombres qu’ils étaient, prirent une expression sereine et aimable. Wilhelm remarqua ce changement rapide de physionomie et pensa :

— C’est un vrai Français…

Il prévint sa mère qu’il sortait avec son père.

Celle-ci l’embrassa en disant :

— Mon pauvre enfant !… le premier soir de ton retour, il t’a fallu subir une querelle… Fritz