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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/218

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SUR LE SOL D’ALSACE

se réjouissait tant de te revoir… il a voulu prendre ta défense…

— Je l’ai compris… et je le remercie… mais il ne faut pas lutter contre l’autorité qui nous dirige…

Fritz le regarda et lui dit :

— Tu es un vrai Allemand !…

Wilhelm sourit des jugements formulés par chacun d’eux. Il prit congé de sa mère et la supplia :

— Attends-nous ce soir… nous rentrerons tôt… je me plaindrai de la fatigue… bien que pour un futur soldat… ce soit un mauvais prétexte…

Une expression joyeuse avait envahi les traits de Louise aux premiers mots de son fils, mais les derniers la firent frémir.

Soldat !… il serait soldat allemand !

Encore une conséquence qu’elle n’avait pas prévue dans le rêve dont elle avait enveloppé son mariage. Un déchirement ébranla son âme. Des visions tourbillonnantes l’assaillirent… Ce fut rapide comme un coup de poignard.

Elle le vit, son fils, dans son uniforme, face