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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/237

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SUR LE SOL D’ALSACE

Il disait « ton fils » quand il relevait des défauts chez ses enfants. Les qualités seules lui appartenaient.

— Qu’y a-t-il donc ?… demanda Louise avec inquiétude.

M. Ilstein, tout en continuant d’étendre son miel sur du pain beurré, lui raconta l’incident en riant :

— Ton fils désire faire un séjour en France, et non pas quand il me plaira, mais immédiatement… Or, je ne veux pas…

— N’est-ce pas, maman, cria Fritz impétueusement, que je dois y aller ?…

Louise ne pouvait prononcer un mot. Son mari avait l’assurance tranquille de celui qui ne cédera pas. Fritz souffrait. Elle sentait, par la violence de sa demande, combien sa déception était grande.

Elle regarda son mari, cherchant une phrase de conciliation, et pourquoi soudain, le vit-elle laid ?…

Où était l’Herbert de sa jeunesse dont le front haut recélait la noblesse… dont la bouche franche sous les moustaches relevées ne s’ou-