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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/239

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SUR LE SOL D’ALSACE

convaincre que l’Allemagne a tout… tout pour elle…

— N’oublie pas, Herbert, que je suis Française, dit Louise avec calme.

— Ah ! repartit Herbert, avec non moins de tranquillité, il est un peu tard pour t’en apercevoir…

Louise bondit sous l’insulte ; elle oublia Fritz qui écoutait ; elle cria des mots irréparables :

— Mon père disait bien que les Allemands étaient sans délicatesse…

— Ah ! ah !… répondit Herbert en riant, la force paraît toujours grossière !

Fritz lança soudain de sa voix en muance :

— Nous avons vaincu à Iéna et nous sommes restés la nation la plus polie du monde entier !…

M. Ilstein resta figé de stupeur. Louise inconsciemment joignit les mains… Le jeune homme, pâle, s’aperçut alors seulement que son cœur venait de parler tout haut…

Un silence terrible errait dans la pièce… Les choses elles-mêmes n’avaient plus de vie…

Louise, pétrifiée, les yeux dilatés, attendait… Fritz levait le front, dédaigneux de la sentence.