Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
SUR LE SOL D’ALSACE

alors qu’il commençait à aimer Elsa… Une grande lumière jaillit en elle… Oui… c’était cela… Il avait rencontré quelque jeune fille parmi les familles amies de son père… Il s’en était épris… une amourette d’étudiant !… Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?… Elle voulut savoir pour effacer la peur imprécise qui l’absorbait :

— Mon fils…

Elle s’arrêta, honteuse de sa question… Tout d’un coup, elle le trouvait si jeune…

Lui demandait :

— Maman ?…

Elle se vit forcée de continuer et dit en baissant la voix, un peu gênée :

— As-tu une fiancée… comme Wilhelm ?…

Il rougit, puis sourit… Elle respira ; sa crainte s’envolait. Fritz répondit après un court silence :

— Oui… oui… j’ai une fiancée…

Puis il se détourna vivement. Louise comprit qu’il ne fallait pas insister. Il ne voulait pas dévoiler encore son jeune amour… Bien que son cœur fût allégé soudain d’un poids, une