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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/253

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II

Pour ne pas troubler la fête de Noël, M. Ilstein raconta que Fritz se trouvait indisposé. Il l’excusa près de ses hôtes, et, sans défaillir, s’entretint avec eux, tout meurtri d’appréhension.

Louise souffrait d’une telle angoisse que tous ses tourments passés lui semblaient des choses légères. Tous les ennuis antérieurs se précipitaient au fond d’un abîme au-dessus duquel flottait le présent imprévu : l’absence de Fritz… Que faisait-il ? où était-il ?… Les plus sombres pressentiments l’assaillaient, mais elle ne pouvait s’attarder sur aucun ; comme une hélice vertigineuse frappe l’air, son imagination battait son cerveau.