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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/257

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— Alors… plaça lentement Wilhelm, tu crois qu’il y est allé ?

Louise tressaillit… En France ?… se pourrait-il ?… Mais non… il l’aurait prévenue… Malgré cette restriction, une joie sourde l’inonda et sa bouche s’entr’ouvrit dans une stupeur d’extase.

Wilhelm dit rapidement :

— Je vais le ramener… Il doit être encore à la gare de Saverne…

Dans une impulsion qu’elle ne put réprimer, Louise étendit le bras en criant à Wilhelm :

— Laisse-le !

— Ah !… s’exclama M. Ilstein, tu le savais !… tu sais où il va !…

— Je te jure !… commença Louise.

— C’est toi qui as préparé ce départ, toi, en lui parlant constamment de l’Alsace ; Marianne t’y a aidée… Dès le jour de mon mariage, j’aurais dû la jeter dehors !…

— Elle est morte !… Herbert, tais-toi ! tu es sans pitié !… jamais je n’ai détourné mes fils de leur devoir… Wilhelm ! défends-moi !

Wilhelm, gravement, appuya :

— C’est vrai…