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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/258

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SUR LE SOL D’ALSACE

— Tu l’entends… cria Louise… Je ne savais pas que Fritz dût s’enfuir !… Il ne m’a jamais rien dit… rien…

— Mais tu es satisfaite qu’il se soit enfui… je ne veux pas de cela !… je vais le chercher moi-même et il n’entrera plus ici… je le ferai enfermer… oui… enfermer…

Il disait ces mots en pleine colère, sans réfléchir à leur valeur, comme peuvent en dire tous les pères qui souffrent soudain par leurs enfants et se croient capables de toutes les sévérités.

La fureur faisait saillir les veines de son front et ses poings se crispaient. Il demanda sa pelisse. Il s’en revêtit. Wilhelm était sorti pour endosser sa capote.

Louise se cramponna au bras de son mari en murmurant :

— Herbert, je t’en supplie, ramène-le… ne le fais pas enfermer… que je le voie…

— Non… non…

— Herbert, sanglota-t-elle, en souvenir de nos jours heureux… ne l’éloigne pas de moi, c’est mon fils, un pauvre enfant que tu n’as pas