Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

compris… il est bon… ce n’est pas de sa faute si le passé des miens erre dans son âme…

— C’est pour cela que je veux le rompre, ce passé !

— Herbert !… Herbert !… implora-t-elle, courbée vers lui… il ne peut être qu’allemand, malgré le passé… Wilhelm, ne l’est-il pas ?… je t’en prie, ne l’enferme pas… mes fils sont ma joie… je ne puis me séparer d’eux… Je ne te laisserai pas partir que tu ne me l’aies promis…

Et elle s’accrochait à ses vêtements.

— Laisse-moi !

Elle se cramponna plus fort… Il détacha les doigts qui se rivaient à sa pelisse… Louise cria :

— Je ne te quitterai pas !… je vais avec toi… je veux revoir mon fils !…

— Tu resteras ici…

— Non… j’ai le droit…

— Tu n’en as aucun !

— Je les ai tous !… je suis la mère.

Herbert, voyant qu’il ne pouvait rien obtenir par la force, essaya de la ruse :

— Bon… c’est entendu… alors, va mettre un chapeau… un manteau… je t’attends…