Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
SUR LE SOL D’ALSACE

Elle devina son dessein et resta près de lui, disant :

— J’irai ainsi…

— Tu perds la tête…

— J’irai ainsi, répéta-t-elle avec obstination.

— Tu vas attraper froid.

— Cela m’est égal !

— Laisse-moi… voyons… l’heure passe !…

— Je veux aller avec toi !…

Et désespérément, elle le retenait ; il eut un geste las et dit :

— Qu’il aille où il voudra… je me désintéresse de lui…

— Herbert, ne dis pas cela !… Et sa main s’agitait devant la bouche de son mari, comme pour effacer les paroles malheureuses qui venaient d’en sortir…

— Ce n’est plus mon fils !… dit Herbert avec une indifférence feinte, et il défit sa pelisse.

Louise l’empêchait de la retirer ; avec des mouvements saccadés, elle s’efforçait de la lui remettre, en disant :

— Allons le chercher… ne l’abandonne pas…