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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/282

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SUR LE SOL D’ALSACE

mon neveu… parce qu’il veut être français !

— Hein ?…

Le père Frantz ne riait plus. De grosses larmes brillaient au fond de ses yeux. Il voulut les essuyer, mais son geste fut plus lent que leur chute et elles s’écrasèrent sur ses mains…

— Oh ! madame Hürting !… le brave enfant, dit-il enfin. Je savais bien qu’il se passerait quelque chose dans cette maison !… Bon sang ne peut mentir… J’ai trop connu M. Denner, et son père… c’étaient de vrais Alsaciens, français dans l’âme… ils veillaient, les vieux… là-haut ! le petit chasse de race… Que dit M. Ilstein ?

— Je ne sais rien, père Frantz… Louise ne sait pas où est son fils… je viens de recevoir la lettre de M. Daroy… il me prie d’aller tranquilliser la mère…

— Le brave enfant ! répéta Frantz… il s’est sauvé quand ?

— La nuit de Noël.

— Sans rien dire ?

— Il a gardé son secret comme un homme…

— Maintenant je suis étonné de ne pas l’avoir deviné, reprit Frantz songeur ; je me