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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/283

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SUR LE SOL D’ALSACE

souviens qu’il parlait beaucoup de la France, cet enfant… Ah ! madame Hürting, les jeunes Alsaciennes devraient réfléchir avant de se marier avec les Allemands… mais je vous retarde…

— Non… la voiture n’est pas encore là…

— C’est égal… la mère doit se douter un peu de l’aventure… Je suis content !… encore un !…

Et il se frottait les mains.

Élise vint dire que le cocher attendait.

Mme Hürting s’enveloppa de châles nombreux et prit place dans le coupé. Le père Frantz lui murmura, quand elle fut installée :

— Vous direz à Louise Denner que les Alsaciens sont de cœur avec elle…

Après un cordial au revoir, il resta pensif un moment en soupirant :

— Tôt ou tard, en tout, la revanche sonne…

Mme Hürting, pendant le trajet, réfléchissait… Malgré l’intérêt que Fritz avait pris à ses récits, elle ne prévoyait pas une solution aussi rapide. Vaguement, elle s’attribuait quelque responsabilité… c’est pourquoi elle montait à Greifenstein pour ne pas se dérober à son