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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/284

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SUR LE SOL D’ALSACE

devoir. Elle s’étonnait seulement que Louise ne soit pas accourue vers elle, et se demandait comment elle la trouverait.

Pourrait-elle aussi la voir seule ?

Son impatience augmentait à mesure que la route diminuait ; ses yeux se fermaient dans la concentration de sa pensée.

Elle fut soudain devant le château. Depuis son départ de Saverne, du temps de M. et Mme Denner, elle ne l’avait pas revu, et elle éprouva quelque surprise devant la transformation opérée dans la vieille demeure. Elle trouva que M. Ilstein faisait bien les choses.

Elle descendit de voiture et s’approcha du perron. Elle gravissait la première marche, la tête baissée vers la place où son pied se posait, quand, brusquement, elle la releva, distraite par le bruit d’une porte qui s’ouvrait.

En haut des marches, M. Ilstein, prêt à sortir, la regardait monter…

Elle s’arrêta. Leurs yeux se croisèrent, étincelants. Il se reprit et descendit vivement au-devant d’elle. La vieille Alsacienne et l’Allemand se trouvèrent face à face…