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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/287

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SUR LE SOL D’ALSACE

l’âme d’un fils… il commande, il doit être obéi…

— J’estime qu’une victoire n’est complète que si l’on possède l’âme des vaincus… et vous n’avez pas su la conquérir…

— Nous avons l’enveloppe… nous la maintiendrons solidement par nos lois, et, s’il le faut, par des sanctions… Mais, madame, continua-t-il moins durement, nous nous éloignons du sujet de votre venue… Que veut Fritz ?

— Être Français…

— Bien madame… ce soir même, je vais intimer à mon fils, l’ordre de rentrer chez moi.

Puis, avec courtoisie, sans attendre de réponse, il ajouta :

— Vous désirez sans doute voir Louise ?

Sur la réponse affirmative de Mme Hürting, il pressa un timbre. Au valet de chambre accouru, il commanda :

— Prévenez madame, que Mme Hürting l’attend au salon…

Louise, depuis la veille, s’appliquait à chasser les horribles pensées qui la hantaient. Toute vie matérielle était suspendue en elle. Elle restait