— Oh ! madame… restez avec nous aujourd’hui !… maman sera si heureuse de vous revoir… insista le jeune homme.
— C’est impossible maintenant… Moi aussi je me faisais une fête de revoir Mme Daroy, de rappeler nos souvenirs… nous remettrons cette joie à plus tard… Vous comprenez mon impatience de rentrer ?… Fritz devait être bien triste en vous quittant, n’est-ce pas ?…
— Oh ! oui, madame… mais il essayait de rester calme.
— Vous voyez !
— Il nous a fait des adieux très touchants… je lui disais : « Nous nous reverrons… il… »
Louise, brusquement, s’était levée. Une terreur irraisonnée traversait son cœur. Il lui semblait que la pointe d’une épée le perçait de part en part.
— Il faut que je parte !… répéta-t-elle.
Nulle insistance ne put la retenir. Elle s’en alla comme on s’enfuit, la tête baissée, la peur la poursuivant.
Elle accomplit machinalement tous les actes nécessaires à son retour, et refit le même trajet