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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/36

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SUR LE SOL D’ALSACE

dans cette pensée et beaucoup de fierté s’empara de son cœur.

Herbert, en réalité, obéissait à l’attrait qu’exerce la nature sur les âmes allemandes.

— Cher ami, répondit-elle, en pressant sa main, j’irai avec joie où vous me conduirez… »

Elle ne le tutoyait pas encore, malgré les usages du pays l’y autorisant.

Dans le parc désert, ils restèrent silencieux. La voix de Marianne s’entendait, gourmandant le vieux jardinier. Les paroles résonnaient dans l’air limpide.

Herbert rompit, comme tous les soirs, le charme de l’heure déclinante en disant brusquement :

— À demain, Louise.

— À demain.

Il l’embrassa tendrement. Louise l’accompagna pendant quelques pas et le laissa. Elle le vit s’enfoncer dans le chemin sombre. Il se retourna pour lui envoyer un léger salut de la main. Elle agita l’écharpe blanche qui lui couvrait les épaules, puis lentement, elle revint,