Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
SUR LE SOL D’ALSACE

quand la silhouette du jeune homme eut disparu.

Sa robe blanche jetait de la lumière autour d’elle. Elle s’arrêta quelques instants avant de rentrer ; comme une statue, elle se tint droite dans la nuit rampante, les yeux fixés sur les masses confuses qui s’endormaient. Elle pensait, dans ce décor superbe, à tout le bonheur facile qu’elle augurait de son union. Elle aurait voulu prodiguer des reflets de sa joie à tous, et s’attrista soudain, en songeant que des douleurs frémissaient sur ce sol enchaîné.

Une oppression gonfla sa poitrine et elle s’en fut vers la maison, gardant un air préoccupé. Marianne l’accueillit :

— Louise, où faut-il mettre les fleurs que M. Ilstein a données ce soir ?… Il y en a déjà plein la maison ?

— Donne-les-moi… je vais les disposer dans la galerie…

— Les bouquets de ce fiancé avec mes maîtres ! jamais !…

Et Marianne, résolument, reprit les gerbes blanches. Louise la retint :

— Marianne, ne fais pas la méchante !… Ne