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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/70

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SUR LE SOL D’ALSACE

Voyant Louise dont les lèvres pâlies tremblaient, il poursuivit affectueusement, dans un de ces retours survenant de temps à autre :

— Allons, Louise, ne fais pas cette mine attristée, ta vieille bonne te restera, si elle observe mes recommandations…

Ils se retirèrent dans leur chambre où se dressaient deux lits jumeaux sur un tapis d’Orient. Des lampas tapissaient les murs sur lesquels ressortaient quelques œuvres de grands maîtres allemands.

Avant de se coucher, Louise s’arrêta dans la pièce où dormaient ses enfants qui ne s’éveillèrent pas sous les baisers de leur mère.

Alors que son mari, depuis longtemps, était plongé dans le sommeil, Louise songeait encore.

Toute sa pensée allait vers son père, vers sa mère qu’elle implorait. Ah ! pourquoi ne lui avaient-ils pas inculqué l’amour de l’Alsace avec plus de force ?… Pourquoi s’être tus, alors que sa jeune âme aurait récolté avec fruit les paroles utiles devenues pour elle le guide de la route à suivre ?

Pourquoi n’avoir pas agi avec elle, comme pro-