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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/71

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SUR LE SOL D’ALSACE

cédait Herbert avec ses fils ? Tardivement, tous les sentiments latents qui gisaient en son être, se levaient, mis en pleine lumière, par l’ardent patriotisme de son mari.

Maintenant seulement, elle se sentait Alsacienne parce qu’elle luttait, épousant toutes les rancœurs de la terre annihilée.

Elle s’apercevait, trop tard, que deux races ennemies ne peuvent s’unir, malgré le mirage de l’amour qui les aveugle un moment.

À quoi lui servait d’être la descendante d’un sang illustre entre tous, pour être abaissée par la force du vainqueur ? Sa fierté se souleva… Les qualités fameuses de son ascendance se révélaient et sortaient superbes, de son cerveau plein de fièvre.

Son exaltation prenait, dans la nuit, la forme d’un cauchemar dont elle ne pouvait se dégager. Une émotion nouvelle l’incitait à se révolter contre la destinée subie. Sa sensibilité de Française se levait contre ce rôle de servitude.

Tous ses efforts pour être une associée de son mari aboutissaient à le rendre plus dédaigneux ; elle se promettait de ne plus tolérer à l’avenir