Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
SUR LE SOL D’ALSACE

de semblables procédés ; elle voulait être aussi une autorité dans son domaine.

Elle s’endormit enfin, ivre d’énergie, lourde de visions.

Quand elle se réveilla, l’existence de la veille reprit…

Les occupations de son intérieur l’enchaînèrent ; elle n’eut pas le temps de s’appesantir sur les découvertes faites en elle.

Ses fils, comme d’habitude, prirent une partie de son temps. Toute son exaspération de la nuit fondit dans le soin apporté à leur toilette.

Ce moment du matin était son heure exquise, car les enfants se trouvaient vraiment à elle. Encore sous la torpeur du sommeil, leurs caresses étaient plus abandonnées, plus multipliées.

Ce jour-là, dès que Wilhelm la vit, il vint rapidement l’embrasser en lui disant gaîment :

— Maman !… Marianne nous affirme que tu es française et que grand-père et grand-mère Denner l’étaient aussi !… Mais tu penses bien que je ne l’ai pas cru… est-elle folle, cette pauvre bonne !…